• De la tête au portrait

    Observations d’un promeneur-chasseur : 

                Dans de nombreuses interprétations que j’ai pu découvrir du pictogramme handicap, la tête se distingue de celle des autres pictos par sa relation graphique, sa liaison avec la chaise roulante. 

                Quand la tête de ce picto handicap n’est pas totalement séparée en boule flottante, parfois elle reste ronde décalée ou centrée dans le prolongement d’un buste/cou,  parfois elle est plus ou moins mêlée à une ligne droite dans le prolongement d’un cou/dossier du fauteuil roulant. Le modèle international de ce pictogramme ISA (The International Symbol of Access) est souvent adapté avec une accentuation de cette droite qui vient dans certaines versions jusqu’à tendre tout l’arrière de la tête jusqu’au haut du crâne. Par ailleurs l’utilisation du profil pour exprimer au plus simple la silhouette de la chaise renforce l’effet d’un cou longiligne, d’un poteau/totem ou perche une tête songeuse. D’autres pictogrammes avec la tête en boule séparée ont un corps plus épais, une largeur à peu près équivalente entre la tête et le buste/cou. L’effet buste prime alors sur celui du cou qui est représenté par sa propre absence. 

                La chaise mêlée au corps ouvre un champ graphique pour les portraits différend de celui des autres pictogrammes utilisant des formes humaines simplifiées. 

                Par contre, même s’il doit bien y en avoir au moins quelques versions quelque part dans le monde, je n’ai jamais, sur mon petit chemin, découvert un pictogramme représentant une personne handicapée à mobilité réduite avec un cou volontairement évasé en bas et/ou en haut, hors ceux produits par les hasards du pinceau, de l'usure, des recouvrements. J’ai trouvé ce type de graphisme du cou évasé en marques sur chaussée pour exemples sur certains pictogrammes d'écoliers, de marcheurs ou de cyclistes pour signaler des passages scolaires ou piétonniers ou des pistes cyclables.

                Ce sont des observations sur un nombre limité de pictogrammes handicap dans un espace réduit celui de mon cheminement, je rêverais de trouver un portrait au cou évasé me disant « Je suis là au moment où tu ne me cherches plus. ». Ce serait le mille et deuxième picto que j’aurais conservé, un de plus que prévu. 

    KEATON

    De la tête au portrait