• Normes pictogramme

    Quelques citations/informations et un commentaire à propos du cadre normatif des pictogrammes représentant le handicap physique et une mobilité réduite en marques sur chaussées.

    Dans les années 60 plusieurs symboles furent réalisés dans différents pays pour représenter le handicap physique comme en 1967 le pictogramme du designer Paul Arthur pour l’Expo 67 à Montréal.

    Pour apporter une réponse compréhensible par tous au niveau international l'International Commission on Technology and Accessibility (ICTA), un comité de Rehabilitation International, organisa un concours pour réaliser un pictogramme :

    The International Symbol of Access. Le symbole international d'accessibilité

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    Il a été créé par Susanne Koefoed en 1968, une étudiante danoise en design, Le comité l’adopta en 1969 lors de son 11e congrès mondial à Dublin.

    Le pictogramme devait être identifiable à une distance raisonnable, auto-descriptif, simple, sans ambigüité et pratique.

    Le pictogramme primé n’avait pas de tête à l’origine, pour l’humaniser Karl Montan (premier directeur du Swedish Handicap Institute et président de l’ICTA) en a ajouté une avant son adoption par le comité en 1969.

    Normes

    Il est standardisé dans les normes ISO 7000 (symbole 0100) et ISO 7001 (symbole PF006) et représenté dans le standard Unicode par le caractère U+267F (bloc U+2600 à U+26FF « Symboles divers »).

    Ministère chargé du Transport – France

    Normes

    " Taille normalisée qui doit être conforme à un modèle défini par l'Instruction interministérielle sur la signalisation routière… Seul est obligatoire le pictogramme conforme au modèle figurant ci-annexé peint en blanc sur les limites ou le long de l'emplacement : ses dimensions sont de 0,50 m x 0,60 m ou de 0,25 m x 0,30 m. Ce pictogramme peut néanmoins être placé au milieu de l'emplacement de stationnement : ses dimensions sont dans ce cas de 1 m x 1,2 m. "

    Transports Québec - Canada 

     

    " Pour indiquer les espaces de stationnement ou les rampes d'accès spécialement aménagés pour les personnes atteintes de déficience physique, le symbole d'un fauteuil roulant peut être reproduit au sol. Le symbole allongé est utilisé sur les espaces de stationnement et le symbole proportionnel est utilisé devant les rampes d'accès. "

    Ministère de la Culture et de la Communication - France

    "Les pictogrammes sont à utiliser sur le site (abords et intérieurs) ainsi que sur tous les supports d'information (papier et en ligne)."

    Le pictogramme pour les handicapés physiques à mobilité réduite proposé par le ministère de la Culture et de la Communication est très proche de celui réalisé en 1983 par Donald Meeker et son équipe chez Danne and Blackburn pour le National Park Service aux Etats Unis. Pour ce ministère ce modèle est une proposition ouverte. 

    Extraits du,

    Carnet de conseils pour l’élaboration et l’usage des pictogrammes dans les établissements culturels…

    …Ces conseils ont été élaborés par un groupe de travail réunissant le musée du quai Branly, la Cité des sciences et de l’industrie, le musée du Louvre, la Bibliothèque nationale de France et le Muséum national d’Histoire naturelle. L’Union nationale des associations de parents et amis de personnes handicapées mentales (UNAPEI) et l’Association pour adultes et jeunes handicapés (APAJH) ont été ponctuellement consultées…

    …norme ISO 7001 : symboles destinés à l’information du public : Il importe de retenir qu’il existe une liste de pictogrammes dont le contenu graphique est normé mais le dessin, lui, ne l’est jamais. « Il y a lieu de souligner qu’en ce qui concerne les pictogrammes, seul le contenu graphique doit être respecté, la manière de représenter ce contenu (cependant selon des règles de présentation unifiées) restant libre, afin de laisser sa souplesse à l’art du concepteur. » … De manière générale, les recommandations présentées ici, ainsi que les normes de l’Agence française de normalisation (AFNOR), ne garantissent pas qu’un pictogramme élaboré selon ces directives fonctionne. Il importe de toujours mener une réflexion en fonction du contexte d’utilisation…"

    De nombreuses propositions plus ou moins officielles, ou commerciales existent aujourd’hui que l’on peut retrouver en marques sur chaussée tel qu'elles sont proposées, au plus près, mais aussi adaptées, interprétées, déclinées, mixées. On peut citer celle réalisée par Brendán Murphy en 1994 avec une attitude et un graphisme dynamique,

    celle de ”The Graphic Artists Guild  Foundation” en 2000, très proche de celle du National Park Service et en dehors de la tendance à proposer une dynamisation du personnage.

     celle de VSA Arts en 2005 avec une attitude dynamique,

    plus récemment en 2012 celle de “The Accessible Icon Project” avec une attitude super dynamique réalisé par Sara Hendren et Brian Glenney et adopté par la ville de New York.

     

    C'est peut-être là une limite dans l'idée de dynamiser l'attitude de cette manière: le personnage en mouvement avec une impression de vitesse. On pourrait reprocher à ce pictogramme de présenter une version de type compétition sportive, de donner l'idée d'une aisance que tous les handicapés physiques en chaise roulante n'ont pas. 

    Peut-être que l'attitude dynamique d'un pictogramme suggérera plus de sympathie et plus de respect pour les handicapés. Faut-il vraiment cela? N'est-ce pas encore une manière de nous rendre acceptable ce que nous ne voulons pas voir? Le handicap est-il si dur à regarder qu'on veuille à nouveau par ce biais l'effacer tout en le désignant. Faut-il de la sympathie pour ne pas stationner indûment sur une place réservée aux handicapés physiques à mobilité réduite? Le handicap n'a pas à se cacher, à faire le beau, le sympa. Il suffirait (rêvons un peu) que chacun d'entre nous comprenne simplement que nous sommes unit par la conscience, l'empathie et le droit sans qu'il soit nécessaire de convoquer la sympathie.

    Il est assez intéressant de constater que Paul Arthur en 1967 ne gardait que la chaise pour désigner le handicap, les corps handicapés restaient ainsi symboliquement avec ceux des valides, c'était une manière de se concentrer sur ce qu'une personne à mobilité réduite doit utiliser pour se mouvoir, c'est la chaise qui pose problème dans la cité rien n'est prévu pour elle, cela à un rapport avec la technique qu'une personne à mobilité réduite doit employer et non l'humain qui peut susciter une sentiment d'identification ou de soutien. Suzanne Koefoed en 1968 a ajouté ce corps, mais sans la tête, ces têtes restaient encore là avec nous les valides provisoires, cette chaise transporte un corps, mais la tête est toujours du côté des valides, le corps devint chaise, la chaise devint corps il n'en reste que la roue. Cette tête a vite rejoint le corps en 1969 pour humaniser le pictogramme. Le comité a dû trouver qu'un corps décapité était un handicap bien trop définitif.

    Cette synthèse sur les normes de ce symbole pose une géographie, quelques repères, une perspective aux curieux et à leurs curiosités, j'ai en complément un petit répertoire des pictogrammes handicapés à mobilité réduite en traces sur chaussée les plus caractéristiques de mes découvertes "Pictogrammes handicap". Trois de ces pictos sont des marques peintes sur murs (parking Roissy et Emmaüs) ou sur porte (toilettes d'une aire d'autoroute).

    KEATON