• J'aurais tant à vous raconter.  j'ai constitué les phrases, leurs enchaînements, j'ai assemblé les chapitres. Mais une fatigue m'a envahie, mes traits se sont tirés, ma langue s'est fourrée dans une dent creuse. Je pourrais vous en dire plus sur cette cavité. Au premier regard elle semble n'être qu'un trou d'humeur noire, l'odeur n'est pas avenante, on s'y habitue avec un peu d'attention pour le chicot et de la patience. Il faut du temps pour se mettre à la hauteur d'une dent, de s'en approcher, d'y pénétrer, et d'y voir ce que j'y ai vu et rédigé, in vivo in situ, dans le creuset de l'émail, avant que la fatigue ne m'envahisse pour de bon. Descendez l'escalier en colimaçon, au fond de la racine regardez à droite, les notes sont là sur l'étagère, prêtes à vous reconter ce que j'ai vu et traduit.

    Intrus 5


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  • Je me souviens de toi. Nous étions si jeune, nos battements étaient paroles quand tu as disparu sans bruit dans une agitation.

    duo dans l'eau

     


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  • Cela vous paraît étonnant, impossible. Je le vois sur vos visages silencieux. Vous m'avez vu-là tranquille, blanc sur bleu, sage comme une image. Jusqu'à ce jour où je m'adresse à vous, vous n'auriez jamais imaginé que j'étais ce voyageur, cet aventurier que vous rêvez d'être. Le monde que j'arpente est sans limites, inconnu des cartographes et si vous n'étiez pas si pressés, je prendrais le temps de la récitation et vous aurez le vôtre.

    L'abbaye ne fait pas le moine

     

     


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  • Il avait l’amour du travail bien fait, d’une certaine idée de l’ordre. Chaque chose avait sa place, chaque place avait sa chose ou l’aurait et il savait déjà pour chaque place le genre de chose qui lui irait et qu’il choisissait avec soin jusqu’au jour où il perdit la sienne. Il eut beau chercher, il ne la retrouva pas et se perdit avec. Personne en place n’a vu de différence à l’endroit de celle-ci, personne n’a observé une chose en moins, constaté une absence, imaginé un plein pour un vide, une toute petite chose qui pourrait l’occuper.

    Le petit chose aux ressources humaines

     


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  • Suis-je dominé par : La servilité à l’immédiateté ?

    Brèves d'information


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  • Je l'aime... en même temps c'est vrai je n'en suis plus si sûr. Je l'ai aimée si fort... Heureusement, quand nous nous sommes aimés comme je l'ai aimée, les jours se sont suivis et se sont ressemblé dans un exercice coordonné de nos faits et gestes. Parfois l'enchaînement pouvait être distrait par un événement inhabituel sans changer d'un rien nos arrangements. Des mois, des années sont passées et je vois bien que du premier jour à celui d'aujourd'hui, les exactitudes de nos ressemblances ne sont plus frappantes. Je ne suis pas sûr d'aimer celle qu'elle devient et d'arriver à rester ce que j'ai toujours été. Et si cet écart était possible, si je pouvais l'aimer telle qu'elle devient, je ne suis pas sûr de nous aimer ainsi et me soustrayant à ce Nous, désirant l'intangible, de l'aimer encore.

    L’identétisme


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  • Début 3ème  millénaire - Anonyme - Sans titrePeinture street art, urine sur macadam


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  • Au soir que reste-t-il d’une lumière ?


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  • Au soir que reste-t-il d’une ombre ?


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  • Vous avez les portes de ma mémoire en partage et chacun de vous qui s’éloigne en emmène. 

    Hé mes amis !


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  • Je vais encore être en retard. Je dois me préparer. Elle va me faire ses yeux noirs. Déjà que cet après-midi sa voix au téléphone m'a impressionné, je l'ai trouvé si distante, elle articulait ces phrases plus qu'à l'ordinaire, elle était tendue, elle a aussi ses problèmes, peut-être presque autant que moi, elle n'a rien expliqué sur ça, mais elle m'a bien dit: soit à l'heure, j'ai quelque-chose d'important à te dire et je dois partir assez vite après, je dois être sans retard à un rendez-vous. Elle me connait bien, elle sait pourtant que je suis toujours à la bourre, pour mes affaires bien sûr, mais que j'oublie rarement de lui amener une rose, et là, je vais devoir faire l'impasse dessus, pas de rose, je serai un peu moins en retard. Cette absence ternira ma beauté, mais si elle permet d'avancer l'heure.

    le retard


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  • On ne perd pas la tête par hasard. Beaucoup y voient la conséquence d’actes irréfléchis voire criminels pour les emportements sanguinolents. Moi, un simple coup de vent me l’a prise. Quand elle est revenue, elle n’était plus la même. Je ne comprends toujours pas pourquoi, contre ce que j’ai toujours été, contre ce que j’ai toujours pensé, contre ce que je suis profondément, aux tripes ! au cœur ! j’ai depuis son retour un étrange regard sur ces hommes, ces femmes, ces enfants qui débarquent. Mes sourcils se froncent à leur passage, mes dents crissent. Toutes les parties qui forment ce haut m’échappent. Perchées au-dessus de moi, mes oreilles ne m’écoutent plus, mon nez ne sent plus rien de bon, mes yeux n’imaginent que problèmes et violence, là où ils voyaient dénuement et souffrances. Pourvu que l’idée de leur faire une tête ne lui vienne pas quand ce qui me reste de corps en sera devenu l’instrument. Je ne peux déjà plus l’arracher! Je vais attendre qu’elle se détache à nouveau pour me cacher le temps qu’elle m’oublie ou reprenne ses esprits, les miens, ceux d’avant.

    Prise de tête


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  • Quand un souvenir survient on ne sait pas si c’est le moment.

    Le survenir


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  • On, s’organise pour le pire au risque de le produire.

    Eux ont peur d’On.

    Mais ça, On s’en fout.

    On, a peur d’eux


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  • Juste un peu plus mortel.

    Je ne suis pas si vieux


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  • La violence trouve toujours son chemin


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  •       Quand les huîtres seront sorties de la mer, quand les huîtres auront marché sur la terre, quand les huîtres se seront levées sur leurs jambes et auront regardé le ciel, quand les huîtres seront entrées dans l’histoire, quand les huîtres auront civilisé et à la fois martyrisé la terre et tout ce qui s’y tient, leurs savants étudieront vos restes entassés sur les plages dans des amas fossiles battus par les marées ? Là s’y seront mêlés et les corps des armées vaincues et ceux des victorieuses levées aux panthéons de vos mythes qui se seront dissous dans la vase blanchâtre et les gaz. Là s’y seront mêlés les chefs et leurs populations sans distinctions notables qui expliqueraient les amours et les haines, la caresse et le bâton que tu viens de lever contre lui avant que ses crocs ne te fassent redescendre de ta hauteur. Dans la mêlée et la poussière, sens-tu, hors cette chaude sanquette qui t'étouffe, cette odeur des sédiments marins de cette falaise calcaire où tu aimes… où tu as aimé jogger sans ton chien que tu as tant de fois attaché serré à ta voiture sur ce parking, sous cet arbre où nous avons discuté de toi, qui ce jour bave ta sueur et ton pourpre sur ce goudron enfeuillé, et de nos vanités respectives toutes choses égales par ailleurs ?


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  • J’ai investi beaucoup d’espoirs dans les résultats des actions que je ne désespère pas de mettre en œuvre au plus tôt.


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  • Le marcheur hautain.

    Intrus 3


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  • - Et toi aujourd’hui qu’est ce que tu vas faire ?

    - J’ai décidé de changer d’air.

    - Tu pourrais partir d'ici ?

    - Non le voir autrement, penser à ce que je respire… reprendre conscience de la saveur de l’air, de sa matière, des mouvements nécessaires pour le faire entrer et sortir de mon corps, ressentir le sang en absorber l'utile par son dense réseau de radicelles, en rejeter le toxique. Conscience vaut changement.

    Les valeurs de la conscience

    - Moi quand la conscience est trop forte ça me coupe la respiration, je me vois mourir de me voir tel que je suis, accroché au sol à l'endroit où j'ai toujours été, à terre prêt m’y fondre, déformé de toutes parts sans savoir d’où les coups sont partis et quand ils reviendront. Conscience vaut souffrance.

    Les valeurs de la conscience


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  •  Fin 2ème/début 3ème  millénaire - Anonyme - Sans titre

    Peinture street art sur métal


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  •  Fin 2ème/début 3ème  millénaire - Anonyme - Sans titre 

    Peinture street art sur granit et macadam


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  • Il ne lui manque que les passages cloutés.

    Intrus 2


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  •       Jusqu’aujourd’hui j’ai toujours pensé qu’un bombardement c’était bombarder les autres, mais je dirais bien maintenant que c’est aussi en prendre plein la gueule. Comment ils en prennent dans le bas quartier. Putain ça pète fort ! Ça casse tout ! ... C'est trop long, ça n'en finit plus. Ça se rapproche ! Stop ! Ça va, j’ai compris ce que bombardement veut dire, c’est bon ! Pas la peine d'en rajouter, j’aimerais vraiment que ça s’arrête… Je dois aller chercher mes enfants à l’école… Regardez en bas, regardez-moi ! Je vais pleurer ! Je ne sais même pas si vous me combattez ou si vous me soutenez. Arrêtez ce bordel ! Je dois aller chercher mes enfants à l’école ! Pourvu que je retrouve mes esprits, je perds la tête, ça cogne trop fort, ça se rapproche encore, ça vient du boulevard, ça arrive au rond-point de l’esplanade, ça remonte l’avenue… ça vient vers moi ! Putain l’appart de Karim ! Oh mon dieu le bar d’Irena ! Oh ma vie, ces corps, c’est Fang et sa femme… L'immeuble ! L’immeuble de Jeannot qui s’effondre. Merde sur ma voiture !  Ça continue... C’est pour ma tronche...                                                                                                                              ... Je dois ramasser ce qui reste de moi, le rassembler au mieux, être plus présentable, il ne faut pas qu’on me voie comme cela, je ne peux pas imaginer que mes enfants me voient ainsi...Qu’en reste-t-il, pourront-ils se pencher vers moi ? Pourrais-je déposer un baiser sur leurs paupières ? Verront-ils dans ces morceaux le père ou le voisin ? 

     Bombardement ou l’action de bombarder

     


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  • - Qu’en dira Thon ? Demanda la sardine.

    - Je ne suis pas sûr d’avoir envie de le savoir, répondit le maquereau.

     


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  •  Fin 2ème/début 3ème  millénaire - Anonyme - Sans titre

    Peinture street art sur bois


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  •       J’ai perdu de vieilles choses que je devais suivre et qui me donnaient des suées: L’amour de la connaissance - je n’étais pas un grand amoureux - Le goût de l’effort - J’ai encore en mémoire ces crampes insupportables aux muscles, aux nerfs et aux neurones - La curiosité du lecteur - l’assommoir - Le désir de penser et de discuter - pourquoi se prendre le chou… ça va changer quoi ? - Le plaisir des sorties culturelles - je voulais en sortir - l'envie d’imaginer - d’autres le font si bien - La passion de fabriquer des trucs et des machins - Money peu s’en occuper avec Manu - .

          J’ai perdu ces vieilles choses, mais ça m’a libéré, je peux me concentrer sur l’essentiel et maintenant, sans la pollution des regrets, ça gaze pour moi, je bleucarde, je aïphone, je surfe, je zappe, je commente, je twitte et retwitte, je like, je kille, je suis à fond dans le partage et le selfie, je…je… allez ! Je m’en refais un, mon mur s’impatiente. 

    Accomplissement n°1


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  • - Ma volonté de mourir et de tuer est plus forte que les causes qui justifient ces actes.

    Avis du mouton qui ne suit que le pire


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  •  Fin 2ème/début 3ème  millénaire - Anonyme - Sans titre

    Peinture street art sur pavés

     


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  • L'avantage dans la politique des murs et des bombes c'est qu'on a pas besoin de faire de politique.

    Murs

     


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